GAR

La période 1932-1933 marque la Wallonie sur le plan religieux : l’apparition répétée de la Vierge (entre le 29 novembre 1932 et le 3 janvier 1933) devant des enfants à Beauraing consacra la commune namuroise comme lieu de pèlerinage. Quelques jours plus tard (entre le 15 janvier et le 12 mars 1933), de nouvelles apparitions répétées se produirent à Banneux, sur la commune de Louveigné (actuelle Sprimont). Sans attendre la reconnaissance officielle des appariations – elle n’aura lieu qu’en 1949 – un culte se développe. Dès 1933, Achille Lecomte réalise la chapelle des Appariations pour le nouveau lieu de pèlerinage. Trois ans plus tard, l’architecte formé à Saint-Luc réalise l’ Hospitalité de Banneux, dont la construction débuta en 1938. Lecomte imagine plusieurs projets de basilique, dans un esprit de développement du site. Un premier – évoque un aspect traditionnel, rappelant le style rustique des deux premiers bâtiments construits. Un autre, plus moderne, n’est pas sans rappeler le style que Joseph Smolderen adopte à Cointe, notamment pour la réalisation de la tour. Ce n’est toutefois qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’idée d’une basilique à Banneux est envisagée. En août 1948, la première pierre est posée par Mgr Kerkhofs, évêque de Liège. La basilique, en forme d’étoile, dédiée à Marie, reine des Nations, est envisagée comme un édifice de cinq églises convergentes représentant les cinq parties du monde. Elle doit mesurer 147 m de long et 89 m de haut. Un amphithéâtre à gradins est imaginé pour accueillir une assistance nombreuse. L’édifice est conçu pour être flanqué d’une tour permettant de découvrir les environs. On prévoit également un autel par pays consacré au culte de la Vierge des Pauvres. Le style choisi est le style roman. Le projet avorte toutefois et le monument grandiose promis n’est construit. Il s’agit plutôt d’un sanctuaire rustique en pierre du pays, coiffé d’un toit d’ardoise bleue. Depuis la fin des années 1950, Banneux est une cité mariale située sur un site boisé qui intègre aujourd’hui plusieurs autres sanctuaires et équipements : l’ancienne maison de la famille Beco, des espaces d’accueil, une maison des prêtres, une salle de conférences, des confessionnaux, une source miraculeuse et des aménagements en plein air pour permettre la prière.