Publiée presque sans interruption de 1874 à 1939, L’Émulation s’impose comme un des plus intéressants témoins de l’architecture en Belgique à partir du dernier quart du XIX^e siècle. En tant que revue de la SCAB, ce mensuel joue un rôle capital dans l’évolution professionnelle, sociale et artistique de l’architecte. Pendant ses quarante premières années d’existence, il propose un panorama relativement complet et donc éclectique, de la production architecturale belge de son temps. Interrompue par la Première Guerre mondiale, sa publication ne reprend qu’en 1921. Le périodique continue de défendre une large vision de l’architecture présentée comme « l’éclectisme le plus éclairé, ouvert aux tendances les plus variées ». S’il se concentre sur la reconstruction et le régionalisme, il s’intéresse aussi aux techniques de constructions modernes. L’Émulation de la fin des années 1920 s’ouvre aux développements récents de l’architecture moderne internationale, mais trop tard pour se voir reconnaître une position avant-gardiste. Dans les années 1930, le mensuel se penche, comme la plupart des revues d’architecture, sur les tendances et les réalisations contemporaines, mais sur un ton détaché et sans préférence affirmée. À partir de 1933, L’Émulation, désormais sous-titrée Architecture et urbanisme, se focalise sur les grands projets urbanistiques.

Extrait de VERPOEST, Luc, « L’Émulation » dans VAN LOO, Anne, Dictionnaire d’architecture en Belgique de 1830 à nos jours, Anvers, Fonds Mercator, 2003, p. 298-299.