- Architecte
- Hobé Georges
- Date de réalisation
- 1914
- Typologie
- Habitation unifamiliale
- Maître d'ouvrage
H. Neef
- Adresse
- Tilff (localisation précise inconnue)
- Réf bibliographique
- État du projet
Information indisponible (recherches en cours)
- Fonds d'archives
- Verlinden Victor (1874-?)
- Description du dossier
Un dessin
- Auteur, date de la notice
- Raymond Balau, 2025
Que fait ce plan de Georges Hobé (1854-1936) dans les (maigres) archives de Victor Verlinden ? Ce document isolé montre les façades nord et ouest d’une vaste villa aux allures de petit manoir, étudiées pour un certain H. Neef, propriétaire à Tilff. Signé/tamponné, daté 1914, ce calque tracé au crayon induit plus de questions que d’informations, ce qui appelle une enquête d’autant plus intéressante que quatre réalisations de Georges Hobé existent le long de l’Ourthe canalisée, entre l’écluse de Fêchereux (Esneux) et le promontoire de Fétinne (Liège) ; il en existe peut-être d’autres dans les environs. Ces deux façades à première vue atypiques en regard de sa production la plus connue correspondent chez Hobé à une tendance bien réelle qui s’explique dans le contexte des années qui précédaient la Première Guerre mondiale : dans un climat de prolifération d’éléments d’architecture au goût du jour, empruntés ici et là, notamment via les revues pour homeseekers avec photographies, alors que le courant d’exception de l’Art nouveau s’essoufflait, supplanté par les tendances « néos » plus ou moins modernisées, que la Commission des Monuments était étendue aux Sites (1912), et que les techniques constructives se modernisaient rapidement, les architectes soucieux de garder un lien vivace avec les traditions se référaient de plus en plus aux pratiques antérieures au XIXe siècle, en résonance avec l’héritage des Arts and Crafts tout en collant à l’évolution des modes de vie. Ce qui semble paradoxal à première vue correspondait à une préoccupation constructive cultivant la connaissance historique de l’art de bâtir pour y puiser une inspiration émancipée de l’imitation. Cela dit, ce plan trouvé parmi ceux de Victor Verlinden, même sans indices contextuels, il y a beaucoup à en dire, car l’examen du graphisme et de l’agencement des deux façades révèle plusieurs caractéristiques de cette architecture. Georges Hobé configurait son architecture selon les habitudes de vie et les aspirations des occupants, privilégiant souvent les aspects pratiques et l’agrément. Les décrochements, les terrasses, le porche hors-oeuvre, les variations sur le thème de l’oriel et la disposition des baies, de même que le soin apporté à l’annexe, traduisent la prééminence de plans et de coupes au dessin adapté à une configuration domestique sans ostentation ni décors superflus, mais en symbiose avec un environnement immédiat sans doute aéré d’échappées visuelles. Pour appréhender cette architecture, il est aussi utile de se reporter à ce que faisait l’architecte décorateur dans la même période, de sonder les nouveautés de l’éthique et de l’esthétique du home, sans oublier les avis de la critique. Le pdf disponible dans le pavé technique permet d’en savoir plus…