- Architecte
- Moutschen Jean
- Date de réalisation
- 1939
- Typologie
- Culture et Spectacle
- Maître d'ouvrage
Ville de Liège
- Adresse
- Quai de Wallonie - 4000 Liège
- Réf bibliographique
FLOUQUET, Pierre-Louis, « Le grand palais permanent de la Ville de Liège » dans Bâtir, n° 78, mai 1939, p. 218-219.
« À travers l’Exposition de l’Eau » dans L’Ossature métallique, n° 7-8, juillet-août 1939, p. 332.
LEDOUX, Isabelle, L’Exposition de l’Eau, Liège 1939. Aménagements extérieurs : urbanisme – architecture – jardins et fontaines – statuaire, mémoire de licence en histoire de l’art et archéologie, Université de Liège, 1997.
CHARLIER, Sébastien et MOOR, Thomas (dir.), Guide architecture moderne et contemporaine 1895-1914, Liège, Bruxelles, Mardaga-Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2014, p. 198-199.
- État du projet
Projet réalisé
- Fonds d'archives
- Moutschen Joseph (1895-1977)
- Auteur, date de la notice
- Sébastien Charlier, 2025
Avec la plaine de jeux reine Astrid, le Palais permanent de la Ville de Liège est l’un des derniers bâtiments pérennes de l’Exposition de 1939. Jean Moutschen est à peine entré dans la trentaine lorsqu’il se lance dans la conception du bâtiment phare de l’exposition. Édifié en un an et conçu dès l’origine comme patinoire, l’édifice est équipé d’un plancher amovible ainsi que d’une scène coulissant sur des rails suspendus, afin de pouvoir accueillir des manifestations d’autres natures comme des spectacles ou des concerts. À l’époque, il s’agit de la plus vaste patinoire de Belgique et de l’une des plus importantes d’Europe. Longue de 90 m, large de 40 m et haute de 19,5 m, la salle principale se distingue par un immense volume sans appuis intermédiaires, rendu possible par une ossature en béton. Chauffée par air pulsé, elle est éclairée par une toiture à sheds soutenue par des contreforts extérieurs. La véritable prouesse réside toutefois dans la tribune suspendue en béton, offrant 781 places et portée sur 42 m. Autour de ce grand espace se greffent divers locaux – salles de conférence, de réception, puis plus récemment espaces sportifs. La fonctionnalité domine la conception du bâtiment, dont la sobriété est adoucie par un parement de plaques en terre cuite déclinant une gamme chromatique du violet foncé au rouge clair. Comme pour le lycée de Waha, Moutschen fait appel à des artistes, fidèle à son engagement en faveur d’un dialogue étroit entre architecture et arts plastiques dans les édifices publics. Le sculpteur A. Salle réalise deux bas-reliefs, un buste et un Dionysos dansant au rythme du tambourin. L’œuvre la plus remarquable reste cependant le grand bas-relief d’Adolphe Wansart, qui couvre toute la largeur de l’entrée principale : Liège, les Sciences et les Arts. De part et d’autre de l’allégorie de la Ville se déploie un panorama de l’histoire industrielle et culturelle liégeoise : à gauche, la muse de l’électricité fait face à l’armurier et au Val Saint-Lambert ; à droite, la muse des arts et des sciences domine les allégories artistiques, ainsi que Grétry et Franck. Le style oscille curieusement d’une figure à l’autre entre stylisation et réalisme.
Principalement affecté aux activités de patinage sur glace, le bâtiment est également connu pour avoir accueilli de nombreuses activités culturelles. Des groupes comme Madness, New Order ou Camel ont fréquenté la salle.