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En 1966, Jacques Gillet aborde l’étude de la maison Lambotte. Sur le cartouche des plans apparaissent les noms de Gabriel Belgeonne, de René Greisch et de Félix Roulin. Pourtant ni le peintre-graveur, ni le sculpteur n’ont souvenir de cette association, ni de ce projet. Le terrain situé au bois de la Rochette à Chaudfontaine, au nord-est du fort, comprend beaucoup de végétations (bruyères, myrtillier, bouleaux) et est en contrebas d’une crête située quelques quinze mètres plus hauts. Le plan pour la maison Lambotte livre de manière plus explicite le principe amorcé dans la maison Pirotte, une maison projetée la même année. La thématique de la toiture aérienne s’affirme telle une image autonome. En forme d’aile d’avion, la couverture est portée par quatre colonnes et surplombe des entités volumétriques déterminées par le programme. Le contraste entre la légèreté du toit et la massivité des volumes sous-jacents entretient une ambiguïté de langage architectural et crée une atmosphère dramatique. Les volumes accrochés au sol sont comme hachés au couteau du sculpteur, ils accrochent la lumière et avec un jeu de passages transversaux, produisent une diversité de plans de vision, le tout presque chaotique alors que le dais du toit apporte de la fluidité et de la transparence. Cette confrontation volontaire fait la richesse du projet. Le projet de la maison Lambotte révèle une approche à la fois sculpturale et architecturale. Mais la radicalité de la proposition ne permettra pas au projet d’aboutir et c’est l’architecte Charles Dumont qui conclura avec le maître de l’ouvrage en proposant une architecture beaucoup plus souple et plus en phase avec la déclivité du terrain.