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La construction de cette maison isolée dans une petite clairière sur les hauteurs de Tilff illustre l’amitié qui unit la famille Goffin-Bovy à l’architecte Pierre Rousch. Peu avant, la famille liégeoise avait demandé à Rousch de concevoir leur petite villa de vacances en bord de mer à Oostduinkerke. Construite au cœur du tumulte de la guerre, la maison s’inscrit dans la continuité des principes fonctionnalistes que Rousch a adopté dès les années 1930. L’architecte oriente les espaces de vie vers le sud, largement ouverts vers l’extérieur. La façade tournée vers le nord est, quant à elle, dominée par des murs aveugles. La disposition des espaces est d’une logique implacable. Le rez-de-chaussée rassemble les pièces de jour ainsi que la chambre des parents, une salle de gymnastique, une salle de bains et le garage. Les autres chambres sont disposées à l’étage et bénéficient chacune d’un balcon. Esthétiquement, la maison s’inscrit dans les grands principes de l’architecture moderniste : volumes simples, utilisation de matériaux industriels (béton, châssis métalliques…), toiture plate, fenêtre en bandeau. Les façades montrent toutefois un revirement dans le travail de Rousch qui abandonne l’enduit blanc pour une combinaison de briques et de plaques de schiste. Ces dernières ne sont d’ailleurs pas sans rappeler le travail de Léon Stynen au casino de Chaudfontaine (1939). Pour cette famille propriétaire d’un magasin de décoration, Rousch apporte un soin particulier aux aménagements et à la décoration intérieure. Il dessine la plupart des meubles encastrés et s’attache particulièrement au dessin de la rampe de l’escalier principal dans laquelle il associe le bois et l’acier inoxydable. Il s’adjoint par ailleurs les services du peintre Marceau Gillard qui réalise plusieurs fresques dans la salle à manger.