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Dès le lendemain de la guerre, « l’Association des Ingénieurs sortis de l’Université de Liège » lance une souscription auprès des industriels de la région afin de construire de nouveaux équipements pour la Faculté technique. Il s’agit de regrouper sur un seul site les installations disséminées en ville. Après avoir étudié différents emplacements (quartiers des Vennes et Saint-Gilles), les terrains du Val Benoît sont choisis. Ceux-ci présentent de nombreux avantages : proximité avec le centre industriel en amont, terrains globalement libres et nécessitant peu ou pas d’expropriations. En 1927, Marcel Dehalu, administrateur-inspecteur de l’Université, propose la construction de cinq bâtiments : un Institut de chimie appliquée et de métallurgie, un laboratoire de thermodynamique avec centrale de chauffe, un Institut de mécanique, un Institut de génie civil et un Institut de minéralogie. En 1930, les travaux commencent, après que le projet d’un Institut de minéralogie ait été abandonné. Les quatre bâtiments sont confiés à des architectes différents placés sous la direction technique de Fernand Campus, ingénieur et professeur de construction métallique à l’Université : l’Institut de chimie et de métallurgie est confié à Albert Puters, le laboratoire de thermodynamique et la chaufferie à Albert-Charles Duesberg, l’Institut de mécanique à Fernand Campus et l’Institut du génie civil à Joseph Moutschen. Ce dernier bénéficie d’un emplacement privilégié face à la Meuse. Sur une ossature métallique calculée par Campus, l’architecte développe un édifice de trois niveaux : le rez-de-chaussée et le premier étage abritent les auditoires, des bureaux et plusieurs laboratoires. L’aile principale orientée vers la Meuse se prolonge en outre par un bassin de carène. Le deuxième étage est, quant à lui, réservé aux salles de dessin. Au centre, une aile en diagonale abrite un grand auditoire. Le soin apporté aux espaces de circulation est évident. Les cages d’escalier ainsi que les couloirs aux structures clairement affirmées sont larges et éclairés par de généreuses baies vitrées équipées de châssis métalliques. Pour les façades, l’architecte adopte le petit granit tandis que les ouvertures forment des compositions monumentales notamment au niveau des baies d’angle qui éclairent la cage d’escalier. L’auvent en béton qui coiffe l’entrée principale ou, à l’intérieur, le traitement des garde-corps et des rampes d’escalier sont des éléments caractéristiques de Moutschen qu’on retrouve dans l’athénée de Herstal. Endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale, le bâtiment est rénové par l’université. En 2005, les bâtiments sont abandonnés. 2016 marque l’inauguration du bâtiment réhabilité en bureaux selon les plans du bureau d’architecture et d’urbanisme Baumans-Deffet.