GAR

À partir de 1935, Baiwir modernise son langage. Ainsi, dans le cadre du lotissement de la rue de la Faille, toujours dans le quartier du Laveu, il réalise des habitations qui tranchent nettement avec sa production antérieure. Il s’agit ici de répondre à des commandes émanant tant de propriétaires privés que de la Société liégeoise des Maisons ouvrières (SLMO). Toutes les habitations sont idéalement situées sur un terrain en pente offrant une belle vue sur la ville. Chaque logement dispose d’une salle de bain complète. Les matériaux sont de qualité et sont mis en œuvre avec délicatesse (soubassement en petit granit, briques de diverses couleurs et de différentes tailles, jeux de composition dans la maçonnerie, murs courbes, portes ouvragées). Baiwir insiste sur les volumes mais ajoute aussi au rez-de-chaussée de certaines maisons quelques détails gratuits comme les œils-de-bœuf. Le grand développement des toitures et les corniches largement saillantes sont des éléments qui rappellent modestement le travail de Frank Lloyd Wright ainsi que la production hollandaise. La composition des façades elle-même témoigne d’une volonté de se doter d’une identité forte, en phase avec l’actualité architecturale. On retrouve ainsi, transposée dans une forme « modernisée », l’idéal bourgeois dans l’habitation destinée à une classe moyenne. La présence de garages prouve encore que ces bâtiments sont effectivement réservés à une population qui n’appartient pas au monde ouvrier.